Voici un bâtiment près de Nantes dont l’origine remonterait au XVIIème siècle et qui a été modifié au cours du temps.
Les ouvertures notamment ont été fortement modifiées et redimensionnées. Il reste à les sécuriser.
Pour cela, la propriétaire du lieu, souhaitant donner un caractère plutôt du XVIIIème à l’ensemble de la propriété, m’a fait parvenir des photos de différents balcons de Nantes datant de cette période.
Après une réflexion commune prenant en compte le dessin et le budget nous nous sommes arrêté sur deux modèles de balcon de la rue Kervégan. ( ci-dessus et ci-dessous)
Comme il s’agit de faire des appuis de croisée plutôt que des balcons j’ai modifié le dessin d’origine afin de l’adapter aux dimensions des fenêtres.
L’idée étant de faire en sorte que les appuis donnent l’impression d’avoir toujours été là, le fer pur s’imposait comme matière. D’une part parce que c’était le métal employé à l’époque en ferronnerie, d’autre part parce que les propriétés du fer pur en font un matériaux auto-patinable. Sa faible teneur en carbone permet une oxydation de surface qui va s’arrêter avec le temps offrant une couche de protection naturelle.
Afin de donner un aspect vieilli les déformations dues au martelage ne seront que très peu corrigées.
Dans un premier temps, compte tenu du nombre d’éléments , des gabarits de cintrage ( ou « Faux rouleaux » ) doivent être réalisés à partir d’un dessin à l’échelle 1.
Chaque élément a droit au sien. La pièce centrale du motif en demandera 2.
Les motifs sont réalisés dans du carré de 16mm de côté, amincis jusqu’à trois millimètres voir 1 mm.
L’ensemble des billes, goupilles, rivets et colliers sont réalisés en fer pur à l’atelier, à la main ou à partir d’étampes créées pour l’occasion. Tous les assemblages sont réalisés selon les techniques d’époque, sans soudure.
Tous ces petits éléments sont réalisé dans du carré de 16mm et du plat de 25mm x 6mm. Pour les barres des rivets et goupilles le 25 x6 est coupé en deux puis retravaillé au marteau pilon et au marteau à main afin d’obtenir un profil rond de 6mm de diamètre.
Les billes sont réalisées au marteau à main dans une étampe fabriquée pour l’occasion.
Cette étampe servira aussi pour les boules des pistils.
Une fois tous les éléments réalisés on procède à une première présentation , dans un cadre qui servira de gabarit pour les 8 éléments identiques. Le 9ème aura son cadre propre. Cette présentation sert à vérifier les volumes et à les ajuster au besoin, ainsi qu’aux repérages des embrèvements.
Tous les détail réglés on positionne les emplacements des trous des rivets, on perce et on assemble par martelage.
Le martelage des rivets est une opération délicate où l’on doit procéder avec méthode afin d’être gêné le moins possible par le peu d’espace entre les éléments qui pourrait limiter le passage des bouterolles ou des pannes des marteaux. Des bouterolles à tête déportées sont nécessaires.
Une fois assemblés les éléments sont mis à patiner. (ci dessus l’un des grands appuis avant patine)
Seule concession à la modernité les pièces de scellement réalisées en acier doux sont galvanisées afin d’éviter les coulures de rouilles éventuelles le long des murs. les appuis viennent discrètement se fixer dessus à quelques mm du mur.
Nous voilà prêt pour la pose.
3 autres barres d’appuis (au premier plan) sont réalisées pour des fenêtres du grenier non aménagé d’un autre bâtiment.
Étalée dans le temps cette réalisation a pu aboutir grâce à l’aide de Valentin Yvenat , Raphaël Mégrier et Gilles Gabriel dit « Gilles de Nancy ».
Contactez-moi pour plus de renseignements : thierryloeve@yahoo.fr
Je suis admiratif du travail, et du résultat. Merci d’avoir partagé votre savoir faire c’est superbe
Merci pour le compliment! D’autres articles sont prévus pour la rentrée.