Réalisation d’une grille à deux ouvrants dans un style néogothique.
Un chantier comme celui-ci me donne l’occasion de mettre en pratique les méthodes apprise lors de mes formations mais peu employées de nos jours: tenons, mortaises, rivets et goupilles, trous percés à chaud selon des méthodes de travail traditionnelles.
Cela pourrait paraitre antinomique pour une entreprise qui favorise plutôt la création contemporaine et les moyens de production moderne. Pourtant ces méthodes anciennes d’assemblage sont les fondements mêmes du métier, inventées aux temps où seul existait la soudure à la forge comme moyen de liaison autogène. Elles restent toujours efficaces, parfois même plus rapide et plus solides que certaines méthodes contemporaine. Celles-ci ont néanmoins trouvées leur place dans la confection de cette grille.
Etude:
Le bâtiment est un ancien couvent au cœur de Paris.
Le dessin de la grille devait rester simple pour ne pas surcharger la façade et garder une certaine austérité due à la fonction première du bâtiment.
Plusieurs dessins préparatoires ont été nécessaires afin de définir l’aspect général qui serait en harmonie avec la façade. Pour cela nous étions aidé par l’environnement immédiat des grilles de protection de croisés existant: côté porte: des spirales adossées deux à deux en colonnes, côtés rue: des « S » en »miroir » dont la volute basse se sépare en deux extrémités.
Finalement le client a choisi de reprendre pour la grille les motifs en « S » craignant que les spirales donnent un ton trop » lourd ».
Comme les normes actuelles préconisent de ne pas mettre de pointes de lances en dessous de 2.50m de hauteur, il a fallu inventer des têtes de barreaux non dangereuses qui soient en corrélation avec l’esprit d’austérité d’un couvent.
La fonction actuelle des lieux fait de cette entrée un endroit de passage très fréquent. La grille doit permettre de libérer le passage à moitié ou en entier selon les nécessités.
Des attaches murales ont été crées afin de maintenir les ouvrants en position ouverte lorsque ce la sera nécessaire.
Le client a choisi un noir satiné pour la finition. Au final l’ouvrage doit avoir un aspect ancien comme s’il avait été repeint plusieurs fois au cours des années. La grille étant à l’extérieur la nature (et la pollution) fera le reste de la patine.
On peut voir sur cette photo des côtés fixes de la grille les têtes de tenons matés ainsi que les assemblages rivetés des « S ».
Tous les éléments de cette grille ont été réalisés à l’atelier.
Merci à Valentin Yvenat, jeune ferronnier nouvellement installé, pour son aide dans la réalisation de ce projet.